Impressions

Le Mauvais sort


par G. Boeckler
Besançon, mars 1999
 

          " Sans repère précis le personnage principal de ce livre traverse la vie sans éprouver le besoin d'y occuper une place particulière. Il adapte ses mouvements et son imagination aux gestes et à la pensée supposée des autres. Or, dans leurs pensées il n'y a pas de raisonnement. Il suffit d'imaginer que cela pourrait être ainsi ou autrement et qu'il est donc bien difficile de choisir une option précise. Mieux vaut alors être insouciant et se contenter de désirer plutôt que d'agir. Observer les gens persuade du vide qui sépare les uns des autres et crée l'incommunicabilité.
Le monologue intérieur est vide. Le dialogue qu'il amorce parfois est plus une flânerie dans le mystère humain que la recherche d'une réponse à un problème posé. Torturé pourtant par le besoin de savoir, il ne demande rien de peur que l'autre se rende compte qu'il voulait savoir et sans doute aussi par la peur de savoir. Il estime ne rien pouvoir faire dans le présent, c'est l'instant d'après qu'il agira.
Et lorsque enfin il exécute quelque chose d'important dont toute la ville va parler, il voit un maçon qui, tenant le journal où est relaté ce haut fait, le déplie, l'étend sur le banc, y pose son déjeuner et casse la croûte en sifflant. "


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