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André Beucler
écrivain français
1898 - 1985

Regards sur une vie
(jalons biographiques)


Troisième partie


Autobiographie 1957
Notes autobiographiques 1960

Biographie Première partie
Biographie Deuxième partie
Biographie Troisième partie

1939 - 1945 Les années sombres
Du Cabinet à la Résistance
1945 - 1965 La vie à refaire
La radio et le retour au roman
1965 - 1985 Les années calmes
Les plaisirs de la mémoire

1939 - 1945
Les années sombres
Du Cabinet à la Résistance

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La charnière 1939-1940 sera pour Beucler l’occasion d’une première et dernière cohabitation officielle avec la politique. Il n’avait jamais voulu faire partie d’une institution quelconque, mais que pouvait-il refuser à Jean Giraudoux qui n’était pas vraiment un homme d’appareils, même s’il en avait les fonctions, et pour lequel il n’a jamais caché sa fascination.

Chargé de mission au cabinet du Commissariat à l’Information, il y retrouve encore des hommes de l’amitié : Louis Joxe, condisciple de la Sorbonne, René Laporte, André Morize, Alexandre Guinle, André de Fels. Il mènera, en Italie et en Europe centrale, des missions spéciales jusqu’à la débâcle. Après avoir assumé l’exode des archives du Cabinet, il disparaîtra un temps en " zone libre ".

Dans le Midi, il créera avec son ex-épouse retrouvée, une structure de contact et d’hébergement clandestins où transiteront des juifs recherchés, des francs-tireurs en liaison avec le colonel Jean Vautrin, des correspondants discrets et anonymes de Giraudoux et des maquisards, dont son propre frère, Serge, prisonnier de guerre évadé, membre de l’Armée Secrète, qui mourra au cours d’une opération de déminage en 1945 !
 
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1945 - 1965
La vie à refaire
La radio et le retour au roman

A la Libération, Beucler sort de la clandestinité en " occupant " comme chef des informations, Radio Nice, avec ses " complices " Paul Gilson, Albert Rièra, René Lefebvre, Jean Effel, Francis Claude. Il réépouse sa première femme, dont il a un second fils, et " remonte " à Paris, où il faut recommencer de vivre.

C’est la radio qui le séduit alors. Il pressent la communication culturelle comme une " révolution domestique " et ça l’intéresse d’y participer. La radio est d’ailleurs pour lui une vieille connaissance. Il en avait tâté déjà en 1934 avec François Périer, Maurice Escande et le compositeur Louis Beydts.

Il devient très vite un compagnon familier des auditeurs des chaînes de la RTF, avec des émissions régulières, où il peut donner libre cours à sa passion pour la multiplicité des expériences. Ce sera Adorables rengaines, où, avec le concours de la pianiste Francine Adam, il mêle l’opéra et la chanson, le ballet et la symphonie, Chabrier et Trenet, Armstrong et Debussy ; ce sera Modes et Travers de ce temps, d'élégants coups de gueule sur la dérive des valeurs ; Les Surprises de la rue ; mais surtout Le Bureau de Poésie, un véritable " service public " ouvert aux débutants, aux méconnus, aux refusés de l’édition écrite, pourvu qu’ils aient une once de talent. Il reçoit brusquement le courrier le plus volumineux de la radio, et ne peut parvenir à épuiser la passion de son public, auquel il prête les voix superbes de Maria Casarès, d’Emmanuelle Riva, de Catherine Sellers, de Michel Bouquet, de Bruno Cremer ou de Pierre Vaneck. Le Bureau de Poésie durera vingt ans !

Durant l’Occupation, il n’avait rien écrit. Il avait juste laissé rééditer à Marseille aux Editions du Sagitaire, une nouvelle : La Bête de joie déjà parue dans Marianne dans les années 30. Après ce silence de huit ans, il va revenir à la fiction avec une approche très différente de sa manière d’avant-guerre. En vingt ans, il ne donnera que quatre romans 29 bis troisième étage, Le Carnet de vengeance, Charmante, Ténébrus, d’une facture beaucoup plus classique, très élaborés, magnifiquement écrits, et dans lesquels sa démarche est davantage celle d’un fascinant conteur, que celle du poète exalté des années 20.

Ses lecteurs ne perdront pas forcément au change. S’ils ont subi le charme de Beucler, ils trouveront dans le second volet de son œuvre une bienheureuse analogie avec le premier : la fascination qu’exercent ses personnages féminins, créatures étranges, fatales, délicieusement séduisantes, inoubliables.
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1965 - 1985
Les années calmes
Les plaisirs de la mémoire

 
Au lendemain de la guerre, André Beucler, qui ne s’était jamais bien remis de la perte brutale de ses amis les plus chers : Léon-Paul Fargue, Jean Giraudoux, Antoine de Saint-Exupéry, Jean Prévost... s’était, d’une certaine façon bien à lui, voué au culte du souvenir.

En 1948, il avait donné déjà les premières et les plus belles pages qu’on ait écrites sur l’auteur de l’Apollon de Bellac. En 1952, il avait, dans une époustouflante série d’anecdotes et de croquis, réussi à narrer l’inénarrable en évoquant Léon-Paul Fargue.

Sous la pression de nombreux amis parmi lesquels Jean Paulhan, Jacques Audiberti, Blaise Cendrars, Roger Martin du Gard, il prit goût à ces portraits littéraires et la radio ne manquera pas d’en tirer parti : en 1965, André Marissel sur France-Culture consacrera huit entretiens à André Beucler, puis Jean-José Marchand réalisera une continuité télévisée dans la série Les Archives du XXe siècle, qui n’a malheureusement pas encore été diffusée. Beucler produisit lui-même sur les ondes françaises et suisses, deux cycles de théâtre giralducien avec Louis Jouvet.

Et puis, la nostalgie aidant, la santé exigeant, Beucler se retira à Nice dans les années 70, avec sa femme, pour la troisième fois réépousée.

Devant la Baie des Anges, il recevra volontiers les visiteurs qui viendront nombreux subir le charme de sa faconde, de sa courtoisie et de sa mémoire. C’est là qu’il concocta ses deux derniers recueils où, se gardant très pudiquement de raconter sa vie, il a fixé les portraits de ses plus chers compagnons de route, c’est là aussi qu’il s’est parfois remis à peindre, comme il l’avait toujours souhaité, et puis... qu’il nous a quittés.
 
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L’œuvre d’André Beucler, éditée de son vivant, comporte 42 volumes, parmi lesquels 15 romans, 6 essais, et 6 recueils de portraits et souvenirs.

Elle comprend aussi une cinquantaine de contes et nouvelles parus dans la presse, plus de 1000 articles, chroniques et reportages, autant d’émissions radiophoniques, et la participation à une dizaine de films.

Sans oublier de nombreux textes inédits.

Seconde partie


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