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Et
puis, il fallait bien que ce beau périple comtois du
printemps à l’été 2003, consacré
au souvenir d’André Beucler, s’achève.
Coïncidence alphabétique, c’est Valentigney
qui devait fermer le ban des manifestations (mais, bien sûr,
ce n’est qu’un au revoir) |
Dans
le cadre de la manifestation nationale Lire en fête
et sous la houlette de Jean-Luc Michaud,
en charge du service culturel, les “Boroillots”
(c’est sous ce nom que les habitants de Valentigney
se distinguent en Pays de Montbéliard) ont fait fort
et même… studieux.
Du 27 septembre au 12 octobre, la MJC organisait une belle
exposition, en liaison avec la Bibliothèque municipale,
sur le thème des “ Héroïnes
de Beucler ” et un Atelier d’écriture,
animé par Louisa Bouadma.
Une causerie et un goûter littéraire devaient
clore cette session, et c’est alors que l’on put
découvrir les surprenants et talentueux essais qu’avaient
concoctés les participants à partir des contraintes
malicieuses imaginées par Louisa Bouadma.
Voici, un exemple entre autres, la
règle du jeu imposée après une
lecture de la nouvelle de Beucler Le Huit :
Composer un texte comportant 3 personnages : Natacha
(la fameuse Natacha que Beucler épousa trois
fois), Philippe Source (protagoniste de la nouvelle
originale), et Nana (l’héroïne de
Zola) – 2 lieux : une chambre d’hôtel
et l’Ecole des Beaux-arts – 1 livre :
Étude sur les différents manière
d’aimer – 10 mots à inclure (qui
ont été utilisés dans la nouvelle
originale) : pantoufle, parapluie, clown, tabouret,
champagne, syncope, bain, cosmopolite, sandwich, bibelots
– et enfin une citation tirée d’un
texte d’André Breton (un autre AB) :
« Approchez-vous de cette femme et demandez-lui
si la lueur de ses yeux est à vendre ».
Un autre exemple ?
Après lecture de la nouvelle de Beucler intitulée
Wilhelmine, composer un texte comportant ces
10 mots : événements, insectes, culotte(s),
une enseigne, jambe(s), Indochine, civilisation, la
Libération, le piano, un moulin – et la
citation suivante extraite de la nouvelle originale
:
«
Une femme, c’est l’inconscient de ce monde
où les hommes passent leur temps à tout
détruire pour tout reconstruire sans rien changer
»
Annette
Boissenet Banzet, Daniel Guyon, Micheline Hansen, Pierrette
Holsin-Marbœuf, Josiane Masson, Nicole Pagliani-Minuzzo,
Françoise Teifreto, et Louisa Bouadma
elle-même, ont rivalisé de trouvailles
et d’astuce pour proposer autant de lectures décalées
de Beucler, tout en imposant chacun une écriture
tout à fait originale. Les heureux auditeurs
privilégiés présents à cette
séance (généralement tenue à
huis clos), dont les fils d’André Beucler,
qui n’ont pas pu cacher leur émotion, en
sont restés cois. |
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Un
autre exercice consistait à choisir pour inspiration
une des nombreuses photographies “d’héroïnes”
exposées : outre Natacha, bien sûr, il s’agissait
de stars – dont certaines bien belles mais bien oubliées
ayant participé à des films écrits ou
co-réalisés par Beucler au début des
années 30 ou à ses émissions de radio,
fans les années 50. Citons les dans l’ordre alphabétique :
Mireille Balin, Dominique Blanchar, Maria Casarès,
Lyne Clevers, Orane Demazis, Brigitte Helm, Lisette Lanvin,
Ginette Leclerc, Meg Lemonnier, Nathalie Nerval, Madeleine
Ozeray, Danièle Parola, Emmanuelle Riva, Catherine
Sellers, Valentine Tessier.
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À l’issue de cette séance bon enfant,
plus proche heureusement de l’Oulipo que de l’Académie,
les participants et leurs invités devaient rejoindre
un public impatient venu pour assister à la prestation–spectacle
de la compagnie La Cotonnière, mise en espace par Patrick
Plaisance :
« Je
suis poète depuis que je t’aime »
d’après
des textes d’André Beucler.
Un spectacle qui avait été rodé à
Héricourt le 28 juin, et dont
les partenaires ont enchanté les spectateurs, par leur
complicité, leur assurance et la touche glamour qu’elles
et ils ont su donner à un texte qui ne demandait que
ça ! C’était, rappelons le, autour
de Patrick Plaisance : Sophie
Kordylas, Clémence Lasme, Alice Lazar, Béatrice
Plaisance, Hélène Schaffner, et Gilles Moine,
avec, au piano pour quelques belles touches de Debussy, Anaïs
Gille et Sophie Sun.
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